Aujourd’hui, on va faire un récapitulatif de l’émission spéciale de ce matin sur la guerre en Ukraine.
Les questions qui se posaient la semaine dernière : Les gouvernements peuvent-ils aider à bloquer les prix ? Vont-ils le faire et si oui, pour combien de temps ? En Asie en tout cas c’est peu probable.
Les journalistes de la CNBC en direct de Singapour et de Sydney disent que de leur côté, les prix du pétrole ont déjà augmenté. On le remarque avec le WTI Crude Oil qui a eu une hausse de 5,22% depuis lundi dernier et que si la tension entre Ukraine et la Russie continuait de montrer crescendo avec des ruptures d’approvisionnement avec le pétrole et le gaz russe. Par conséquent, on aurait une continuation dans la pression actuelle sur le prix du pétrole ce qui va faire du mal à la logistique asiatique du point de vue de leur production et de leur consommation.
Stagflation ?
L’augmentation des prix ne fait que commencer en Asie. La Chine où est concentré beaucoup de multinationales et qui est l’usine du monde commence à ralentir, à cesser! Il faut donc prévoir aussi le retour du COVID cet automne (ne soyons pas dupes!) et on connait bien notamment en Chine comment on ne rigole pas avec ce virus. On a pu le voir à Shanghai ces derniers mois et même jeudi dernier avec à nouveau un quartier en quarantaine.
On arrive donc à une préoccupation majeure : un risque potentiel de stagflation. Pour vous rappeler ce qu’est brièvement la stagflation : c’est une situation où une économie souffre à la fois d’une croissance faible ou nulle et d’une inflation forte comme on le vit actuellement. Par ailleurs, cette situation est souvent accompagnée d’un chômage élevé !
Sauf que là on parle uniquement des conséquences de la guerre en Ukraine. Or, si on rajoutait la peur du Covid ou si un autre variant apparait et on sait qu’il va apparaitre ou même un autre virus comme la variole du singe qui continue de se propager, çà ne peut qu’être dramatique!
Tout cela rend plutôt problématique le travail des banques centrales. En effet, il est fort probable qu’elles vont répondre de manière agressive pour contrecarrer l’inflation avec des taux d’intérêts encore plus élevés ! Cela nous annonce donc forcément une tendance à la baisse plus importante surtout cette semaine !
On doit donc bien suivre l’actualité de cette guerre dans les prochains jours car n’oublions pas que le 15 juin, c’est la réunion de la FED qui va faire trembler le marché.
Ces derniers mois l’inflation dans le monde entier a explosé!
Les raisons ?
Les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre, la pandémie du covid-19 et un fort rebond de la demande.
Ainsi, le taux annuel de l’inflation en zone euro a atteint un record au mois de mai de près de 8,1%.
De son côté la Banque centrale européenne table désormais sur une inflation moyenne de 5,1 % pour 2022, mais elle est clairement sous-estimé selon la Deutsche Bank
Des hausses similaires se produisent au Royaume-Uni et aux États-Unis. En Turquie, l’inflation a dépassé le mois dernier les 60 % en glissement annuel, c’est-à-dire, par rapport au mois de mai 2021.
Du côté de front Est, d’une part, l’inflation a connu une hausse sans pareil en Russie jusqu’à battre un record de vingt ans avec 17,1 % sur un an, selon Rosstat. D’autre part, l’augmentation des prix des produits alimentaires a quant à elle continué d’accélérer, avec une accélération atteignant 21,5 % en mai sur un an, notamment pour les produits de base ou de première nécessité.
Cela n’annonce rien de bon surtout après l’annonce que je vais vous communiquer:
Les autorités ukrainiennes accusent les Russes de viser délibérément les hôpitaux et les centres de distribution d’aide humanitaire gérés par les ONG.
On remarque que malgré leur supériorité numérique et en équipement, les forces de Moscou ont progressé laborieusement ces dernières semaines dans le Donbass. Mais çà on le sait très bien, Vladimir Poutine n’a envoyé en Ukraine que la jeune pousse de l’armée russe, les débutants qui ont la vingtaine pour après faire appel aux Tchétchènes et aux mercenaires syriens qui soutiennent le président Bachar El Assad.
Puis récemment après les nombreuses plaintes des gouvernements, Poutine a dit avoir cessé de les utiliser.
Donc au niveau de l’Ukraine, l’Est va tomber mais on ne sait pas quand ?
Le gouverneur ukrainien de Lougansk a dit qu’il faut « peut être » se retirer de Severodonesk. Pendant ce temps, dans la capitale Kiev, tous les jours des dizaines de volontaires de l’armée se forment. Ils le savent, nous le savons, désormais la guerre est loin d’être terminée.
Chantage de l’Ukraine?
Mercredi dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a poussé les entreprises qui n’ont pas cessé leurs activités en Russie à quitter le pays et à s’installer en Ukraine, en ajoutant “Ce serait un puissant signe de soutien”.
Zelensky a également appelé les PDG des entreprises à ne pas payer d’impôts russes servant à financer la “machine de guerre russe”.
Mais sérieusement, soyons réalistes, quel PDG va vouloir s’installer dans un pays en guerre et proche de la destruction?
Puis, lors du sommet des PDG de Yale, toujours en s’adressant aux chefs d’entreprise américains Zelensky a également mis en garde contre une famine généralisée si la Russie ne lève pas le blocus des ports ukrainiens qui a empêché l’exportation de céréales. Il a notamment ajouté qu’il voulait un renforcement militaire.
Effectivement, Zelensky a averti que cet hiver à venir sera « le plus difficile » pour l’Ukraine depuis son indépendance de l’Union soviétique. Il a aussi déclaré que le pays vendrait ni gaz, ni charbon à l’étranger. Cela nous met bien en garde pour la suite notamment en Occident, on va arriver à une flambée des prix incalculable! Si on résume, on a un Volodymir Zelensky qui fait du chantage à l’Europe en réclamant à ce qu’on lui fournisse encore plus d’armes en particulier des armes antinavires. Sinon, il ne comptait pas en représailles livré leurs céréales dès le moment où ils le pourront.
Or, l’Europe a une dette envers l’Ukraine : l’Ukraine ne devait pas avoir l’arme nucléaire en contrepartie de la protection de l’OTAN. L’Europe doit donc assumer ! Dès lors, la France a donc envoyé des armes, des munitions etc.… mais c’est la Norvège qui a le mieux répondu à la demande spécifique de Zelensky en faisant don de 22 obusiers automoteurs M109 à l’Ukraine avec les pièces de rechange, les munitions et d’autres équipements jeudi dernier.
Des moqueries sur la cybersécurité?
Mercredi dernier, de nombreux chefs européens de forces militaires de cyberdéfense ont constaté que les Russes s’étaient montrés bien moins efficaces qu’attendus vis-à-vis de leurs capacités de combat numérique lors de leur offensive.
La ruse et l’autonomie russe
- Selon moi, cela me parait ridicule d’y croire quand on sait de quoi sont capables les Russes. Rappelons que ce sont les meilleurs hackers au monde (exemple des manipulations des voix lors de l’élection de Trump qui avait fait débat).
- On fait face à une guerre d’usure, la Russie s’est préparé pour pouvoir subvenir à ses besoins aussi bien au niveau alimentaire après avoir commercé énormément l’Europe notamment avec la France sur le lait, le fromage, etc… le tout en important des vaches françaises et les faire se reproduire en masse en Russie qu’au niveau technologique.
Faisons un tour du côté de notre patrie.
En récupérant moi-même des informations via des commerçants plus précisément des restaurateurs à ma connaissance se fournissant à Rungis, je vais vous énoncer les prévisions sur les prix et l’actualité les concernant.
Alors la guerre en Ukraine a fait certes augmenté les prix des aliments à Rungis. Cependant, le plus flagrant c’est en ce qui concerne l’huile, la farine et la viande !
Et c’est dû en majeur partie à cause du blocus et la peur que cela engendre chez les commerçants. Vu que ce sont des lots qu’ils achètent, les répercutions sont moins fortes que les prix dans les grandes distributions comme Carrefour. On a une hausse qui tourne autour de 2,3% en moyenne.
Vous allez me dire « Ce n’est pas tant que çà !», c’est seulement que quelques euros ou centimes en plus. Alors, je suis d’accord avec vous sur ce point.
Mais vu qu’ils anticipent la hausse prochaine et/ou soudaine des prix avec toutes les informations que je vous ai donné précédemment notamment sur la stagflation, le prolongement du conflit, le COVID, le blocus, etc.…
En moyenne, ces commerçants font répercuter cette peur dans leurs ventes où on atteint déjà 50 centimes à 1 euros de plus pour se protéger de l’avenir en cas de confinement ou de coûts surélevés.
Ce qu’il se passe c’est qu’on a donc bien une hausse pour nous les consommateurs qui va se situer entre 5 et 10%. On rejoint donc bien les chiffres de la BCE qui parle de 5,1% en moyenne fin 2022 et de la zone euro qui recense une inflation de près de 8,1%.
Afghanistan = Ukraine ?
“Le départ de l’armée américaine en Afghanistan est une bonne leçon pour tous ceux qui, dans le monde, sont prêts à faire aveuglément confiance à Washington” a prononcé le général d’Armée russe, Rachid Nourgaliev. (Mon avis sur cette affirmation? La guerre en Ukraine c’est simultanément une vengeance des Etats-Unis sur la perte de contrôle en Syrie que les Russes ont repris en soutenant le président syrien et une opportunité crée pour vendre leur gaz de schiste)
L’homme d’État russe a accusé la société et le gouvernement ukrainien d’avoir été manipulés pour haïr la Russie depuis 2014 par rapport à la reconquête de la Crimée et avec l’arrivée improbable de l’ancien comédien Zelensky au pouvoir en mai 2019. En effet pour lui, les États-Unis se sont immiscés dans les affaires de Kiev pour déstabiliser le régime de Moscou en donnant à l’armée et à la population civile ukrainiennes des armes militaires de manière à provoquer une révolution au belligérant russe. N’oublions pas qu’au moins 90% des armes dans l’Otan sont gérées par les Etats-Unis)
Washington se sert selon lui de Kiev comme d’un instrument pour détruire les valeurs morales des peuples russes et ukrainiens et comme l’a laissé sous-entendre Biden la guerre contre la Russie pourrait continuer jusqu’au dernier ukrainien. Enfin, le haut gradé a justifié l’invasion russe en Ukraine en affirmant que ce sont les États-Unis qui ont créé les causes de ce conflit. Qu’en pensez-vous ?
Si les pays de l’Union européenne vont progressivement cesser d’importer du pétrole russe, le gaz a été maintenu hors de toutes les sanctions.
Pourquoi ?
L’UE importe 48,4 % du gaz qu’il consomme depuis la Russie et dont certains pays entre autres les pays de l’Est ou la France en sont totalement dépendants. Ce qui est un frein important pour l’autonomie et l’indépendance énergétique du vieux continent. Le Kremlin peut toujours s’en servir comme une menace pour dissuader l’Europe de soutenir davantage l’Ukraine, on peut prendre l”exemple de l’Allemagne qui s’est retenu.
Pour compléter ce dimanche, le Qatar a annoncé avoir choisi le géant français des hydrocarbures Total Energies comme son premier partenaire étranger pour développer le plus grand champ de gaz naturel au monde pour qu’à terme on puisse apaiser les craintes de l’Europe sur le plan énergétique.
Le groupe français va prendre une part de 6,25 % dans ce projet afin d’aider le pays du Golfe à augmenter sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) de 60 % d’ici 2027. On sent que l’objectif derrière cela est de faire du Qatar le premier fournisseur de gaz européen.
D’où la réaction des dirigeants européens qui se bousculent depuis plusieurs mois dans l’émirat du Golfe à la recherche d’alternatives au gaz russe.
Cette accord arrive plus vite que prévu notamment vu la montée en puissance des producteurs américains. En effet, les Etats-Unis étaient partis de presque rien en 2015 pour finalement devenir le premier producteur de GNL mondial. Pour en arriver là, ils ont mis en service plusieurs points de productions au Texas et en Louisiane où il y a une abondance de gaz de schiste.
Une réponse de l’UE à l’adhésion de l’Ukraine?
La demande de l’Ukraine d’obtenir le statut de candidat à l’Union européenne aura bientôt une réponse, a promis samedi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après un entretien avec le président Volodymyr Zelensky, en visite à Kiev.
L’Ukraine réclame un « engagement juridique » lui permettant d’obtenir au plus vite un statut de candidat officiel à l’Union européenne, mais les 27 sont très divisés sur la question. On voit là pression faite par Zelensky comme dit précédemment on ressent un vrai chantage.
Pression contre le blocus des ports ukrainiens
Au port d’Odessa, les céréales commencent à pourrir où elles sont stockées en attendant de pouvoir quitter l’Ukraine. Pour rappel, le blocus des ports de la Mer noire pourrait conduire à une crise alimentaire mondiale sans précédent. En effet, l’Ukraine étant l’un des plus gros exportateurs de céréales au monde avant le début de la guerre.
On fait face à une crise dans la crise : le conflit entre les deux belligérants n’en finit plus de perturber le secteur du blé. Ces deux grandes nations représentent respectivement le premier (Russie) et le cinquième (Ukraine) exportateur du globe en la matière totalisant 30% des ventes mondiales.
Problème pour Kiev :
Suite à l’invasion russe, son céréale ne parvient plus à quitter les frontières. On estime qu’entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloqués et que le volume pourrait atteindre 75 millions de tonnes d’ici à l’automne. A titre de comparaison, on peut prendre la France qui consomme en moyenne 15 millions de tonnes par an.
Conséquence : Comme rien ne sort des ports ukrainiens et que les autres moyens de transports semblent peu envisageables pour fournir certains des pays importateurs de blé (Egypte, Maghreb, Somalie, Liban,), la voie maritime se justifie d’autant plus
En comparant leurs capacités, un camion peut prendre quelques, un train de marchandise 180 tonnes et un bateau 5.500 tonnes au maximum. Ainsi, seul 20 % du transport maritime pourrait être couvert par la voie terrestre, en raison du tonnage maximum. La production de céréales et d’oléagineux qui devrait atteindre près de 67 millions de tonnes cette année, dont 30 millions de tonnes destinées à l’export. Ce chiffre pourrait descendre à 12 millions de tonnes, à cause du blocus maritime, montrant toutes les limites des voies terrestres.
Annulation de la dette?
Or, des crises mondiales multiples de ce genre causent la misère pour des millions de personnes. Une réponse est donc nécessaire, selon les responsables d’Oxfam, qui appelle à des annulations de dette pour les pays à faibles revenus notamment les pays qui souffrent déjà de la famine comme en Syrie où le prix du pain est en fonction de sa provenance plus ou moins chère et une taxation des plus riches. Le nombre de personnes sous-alimentées pourrait atteindre dès lors 827 millions cette année.
De surcroît, la hausse des prix de la nourriture représente déjà 17 % des dépenses de consommation dans les pays riches, mais jusqu’à 40 % en Afrique subsaharienne.
Conclusion?
Les prochains jours, semaines, mois ou années vont être impactées par cette guerre. Les secteurs de l’alimentaire et de l’énergie en sont fortement impactés. Cela nous présage une inflation encore plus forte et une baisse importante du pouvoir d’achat des ménages et en réponse des taux d’intérêts directeurs records depuis 2011 aussi bien du côté de la BCE que de la FED dont on verra les décisions ce mercredi 15 juin.
L’info farfelue : Le nouveau Mcdo russe
Ce dimanche, les premiers McDo russes ont ouvert leurs portes en raison de l’exil de la double arche jaune à cause du contexte actuel.
« Vkousno i totchka » est le nouveau nom de l’enseigne, traduit en français “Délicieux, Point”.
Le nouveau logo représente deux frites stylisées orange et un point rouge sur fond vert.
Précédemment, les restaurants russes McDo représentaient environ 9 % du chiffre d’affaires du groupe américain. La décision de la multinationale de suspendre le travail de ses 850 restaurants et des 62 000 salariés en mars, puis de quitter définitivement le pays en mai a été mal digérée par les Russes.
Ce lundi, 50 autres restaurants doivent ouvrir leurs portes, la chaîne prévoyant par la suite d’ouvrir 50 à 100 restaurants par semaine à travers le pays.
Au menu, la même gamme qu’auparavant mais sans le préfixe McDo.
A suivre demain l’émission sur ce nouveau Mac Donald 2.0 pour en savoir plus!
Antoine
Super article qui permets de mieux comprendre les enjeux économiques et financiers de ce conflit !