Aujourd’hui, on va parler de la guerre de l’énergie vis-à-vis du gaz russe.
Moscou ferme petit à petit toutes ses pipelines qui approvisionnent l’Europe. C’est à travers le gazoduc Nord-Stream 1 et Gazprom, le géant du gaz naturel russe que la Russie se venge sans toutefois le déclarer de manière agressive.
En effet, Gazprom indique qu’il va diminuer de plus de 40% sa capacité quotidienne de livraison de gaz vers l’Allemagne via le gazoduc passant par la mer Baltique.
Pour rappel, Gazprom a fourni l’année dernière rien qu’avec Nord Stream 1 près de 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel à l’Europe.
La raison ?
Cette décision a été justifiée par la société russe par des problèmes techniques attribués au groupe allemand Siemens.
Berlin conteste et décrit une décision purement politique et tout simplement un prétexte de Moscou, afin de sanctionner en retour les pays européens soutenant l’Ukraine aussi bien financièrement que militairement.
Néanmoins, l’Allemagne reste consciente qu’une baisse de l’approvisionnement en gaz russe pourrait de nouveau survenir et plonger son pays dans la récession pour deux raisons possibles : du fait de Moscou et/ou par un embargo européen.
Une solution pour l’Allemagne ?
Toutefois, dans son communiqué, Robert Habeck, le ministre allemand de l’économie et du climat se veut rassurant à ce sujet. Malgré cette chute drastique au niveau des livraisons, ce dernier a assuré qu’il n’y aurait aucun problème d’approvisionnement, du moins pour le moment. Il affirme sa position en expliquant deux choses : la première est que l’Allemagne continuerait d’importer son gaz depuis la Russie et que cela passerait de 55% avant-guerre à 35% depuis l’annonce de Moscou. La deuxième chose à retenir est que l’Allemagne tente depuis plusieurs mois de diversifier ses importations. Ainsi, le ministre allemand s’est engagé au Sénégal dans des projets d’énergie renouvelable ou de stockage de l’énergie.
L’Allemagne n’est pas la seule touchée.
En effet, dans la journée de mercredi, le principal groupe d’hydrocarbures italien, ENI, a lui aussi été averti d’une baisse de débit de 15% par un autre gazoduc.
Gazprom s’apprête aussi à couper le robinet du gaz aux Pays-Bas. Dès lors, ses livraisons au néerlandais Gas Terra appartenant à l’Etat s’amenuisent depuis ce mardi. Gas Terra rassure en soulignant qu’elle s’y était déjà préparée.
Dans la même situation, on retrouve la compagnie gazière danoise Orsted.
Dans le cadre où Moscou continue de baisser son approvisionnement, les Pays-Bas et le Danemark voire l’Allemagne pourraient rejoindre la Bulgarie, la Finlande et la Pologne. Ces pays sont ceux auxquels Gazprom a déjà coupé définitivement son approvisionnement en gaz.
La raison derrière cette coupure ?
Après les sanctions occidentales pour l’invasion de l’Ukraine, le Kremlin a décrété que les paiements de gaz soient effectués en roubles et plus en euros, enfreignant les contrats signés par Gazprom.
Conclusion ?
On assiste à une guerre politique au niveau de l’énergie entre la Russie et l’Occident. Ce qu’il peut se passer, selon moi, c’est que l’Allemagne en particulier ou d’autres pays pouvant encore acheter et se fournir en gaz russe décident d’en accumuler un maximum autant qu’ils le peuvent jusqu’à obtenir un surplus.
Ainsi, le prix du gaz russe étant peu chère et la demande augmentant au fur et à mesure que la Guerre en Ukraine se poursuit, les pays ayant un surplus en gaz pourront le revendre plus chère à ceux qui sont en difficulté.