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Aïe ! Volkswagen face à de nombreux défis

La décision spectaculaire de Volkswagen AG d’évincer son PDG combatif a été prise il y a une  semaine, lorsque le soutien de la famille milliardaire Porsche et Piech a commencé à s’effriter. 

Le soutien indéfectible du clan reclus qui détient la majorité des parts de VW avait permis à  Herbert Diess de survivre aux fréquents affrontements avec les puissants représentants des  travailleurs. Mais l’échec de projets clés s’ajoutant au mécontentement des travailleurs, la famille  a conclu qu’il devait partir. 

En fin de compte, la défaite de Diess est un reflet brutal des défis auxquels sont confrontés les  dirigeants des mastodontes industriels qui tentent de se moderniser pour l’ère numérique. Les  syndicats de VW exercent une influence considérable, même selon les normes allemandes, où les  représentants des travailleurs occupent la moitié des sièges des conseils de surveillance. Leurs  dirigeants et l’État résistent aux changements radicaux et opportuns qui compromettent les  emplois. 

Bien que Diess ait excellé dans l’établissement d’une direction stratégique pour VW, sa mise en  œuvre a déplu et l’entreprise a été inégale. L’outsider arrivé de BMW AG en 2015 n’a pas  accumulé suffisamment d’alliés et s’est retrouvé de plus en plus isolé. Les menaces de réduction  des coûts et les retards dans le développement de logiciels pour les véhicules de demain ont fini  par lui coûter son poste. 

Au cours des délibérations de la semaine dernière, Oliver Blume, PDG de Porsche, est apparu  comme l’héritier présomptif, grâce à sa longue expérience à des postes opérationnels clés chez  VW et à sa capacité à rajeunir la division des voitures de sport. Si la Taycan, voiture entièrement  électrique de Porsche, est la réalisation la plus visible de Blume, il a mené à bien divers projets au  sein du groupe, obtenant ainsi le soutien des nombreuses factions de VW.  

Diverses questions urgentes attendent l’homme de 53 ans qui accède au poste dont Herbert  Diess a été évincé. En tête de liste, il y aura l’introduction en bourse de Porsche AG – l’actif le plus  précieux de VW – dans le pire climat pour les offres publiques initiales depuis des années, et la  résolution des problèmes prolongés de la division logicielle qui repousse les nouvelles Porsche et  Audis électriques. 

Les stratégies agressives de Diess pour les VE, les logiciels et les offres de nouvelle mobilité ont  mis VW sur une voie que les propriétaires milliardaires de l’entreprise ont louée même s’ils l’ont  écarté du poste de PDG. C’est maintenant à M. Blume de poursuivre la transformation du  deuxième plus grand constructeur automobile du monde afin de mieux concurrencer la future  Tesla Inc. et les titulaires Toyota Motor Corp. et Stellantis NV. 

Voici quelques-uns des défis qui attendent Blume : 

Rendre Porsche publique 

L’exploitation de logiciels 

Les efforts de VW pour construire sa propre opération logicielle ont été une expérience  éprouvante de changements de stratégie, de purges de cadres et de retards de produits. 

Tesla a pris une longueur d’avance en déployant régulièrement des mises à jour over-the-air qui  ajoutent des fonctionnalités et améliorent les performances de ses VE après leur sortie de la salle  d’exposition.

Maintenir la croissance américaine 

VW a enfin cessé de perdre de l’argent en Amérique, mais l’entreprise est encore loin de combler  l’écart avec Toyota, General Motors Co. ou Ford Motor Co.

Le retournement de la Chine

VW a perdu des parts sur son plus grand marché en raison d’une mauvaise gestion de la pénurie  de puces et d’un manque de fonctionnalités numériques que les conducteurs chinois férus de  technologie attendent de plus en plus. 

Défier Tesla  

Alors que VW a vacillé pendant la crise des puces et s’est efforcé de maintenir les lignes de  production en fonctionnement, le constructeur américain de voitures électriques a maintenu une  croissance régulière malgré les turbulences de la chaîne d’approvisionnement.

Contenir la controverse  

Quelques jours après sa nomination au poste de PDG, M. Blume s’est excusé pour les  commentaires qu’il a faits lors d’un événement interne le mois dernier au sujet de Christian  Lindner, le ministre allemand des finances. 

M. Blume s’est vanté d’avoir constamment échangé des messages avec M. Lindner il y a  plusieurs mois, alors que le gouvernement négociait un accord de coalition permettant aux  nouveaux véhicules des prochaines années d’être alimentés par des carburants synthétiques, qui  ne sont pas aussi propres que les VE. Blume s’est excusé ce week-end, affirmant qu’il avait trop  simplifié l’échange et qu’il n’avait pas cherché à influencer Lindner. 

En clair, un grand nombre de défis à venir pour Volkswagen, reste à voir si le nouveau PDG sera à la hauteur.

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