Le président américain Joe Biden a réprimandé mercredi l’industrie pétrolière pour la flambée des prix des carburants, qui est à l’origine de l’inflation la plus élevée depuis 40 ans, et a annoncé des mesures d’urgence non précisées.
Ce que l’on sait : il a appelé entreprises américaines de raffinage du pétrole à produire davantage, affirmant qu’elles devaient contribuer à alléger le poids des prix élevés sur les consommateurs.
Mais ce n’est pas aussi simple : les raffineurs ne peuvent pas simplement augmenter leur production puisque les taux d’utilisation sont déjà supérieurs à 90 %. De plus, certains raffineurs sont en train d’être reconfigurés pour fabriquer des produits alternatifs comme le biocarburant.
La lettre, envoyée à sept grandes sociétés pétrolières, était la salve la plus directe de Biden dans sa campagne visant à accuser l’industrie d’alimenter la hausse des prix.
Ce week-end, le prix moyen du carburant a franchi les 5 dollars le gallon, pour la première fois dans l’histoire, contre 3 dollars il y a un an, et cette flambée se répercute sur l’ensemble de l’économie, contribuant à faire chuter la cote de popularité de M. Biden en dessous de 40 %.
La moyenne nationale est maintenant de 5,014 $, soit 54 cents de plus qu’il y a un mois et 1,94 $ de plus que l’année dernière.
“Les marges bénéficiaires des raffineries, bien supérieures à la normale, qui sont répercutées directement sur les familles américaines ne sont pas acceptables”, a écrit M. Biden dans une lettre adressée aux dirigeants de Shell, Marathon Petroleum Corp, Valero Energy Corp, ExxonMobil, Phillips 66, Chevron et BP.
M. Biden a déclaré que l’économie se trouvait en “temps de guerre”, faisant référence aux retombées mondiales de l’invasion de l’Ukraine par le président Vladimir Poutine et aux sanctions qui ont suivi contre l’exportateur d’énergie russe.
“Mon administration est prête à utiliser tous les outils raisonnables et appropriés du gouvernement fédéral et les autorités d’urgence pour augmenter la capacité et la production des raffineries à court terme, et pour s’assurer que chaque région de ce pays est approvisionnée de manière appropriée”, a déclaré M. Biden, sans détailler le type de mesures qu’il pourrait prendre.
M. Biden a régulièrement critiqué l’industrie pétrolière pour son incapacité, selon lui, à exploiter les puits déjà approuvés et à augmenter la production.
En effet, la capacité de raffinage a chuté depuis que la pandémie s’est installée, ce qui explique la progression rapide des prix des carburants. La demande a repris avec le redémarrage des économies et les voyages, mais l’offre reste serrée.
Pourtant ces critiques de la part de Biden sont en contradiction avec l’accent mis par la Maison Blanche sur la réduction de la production américaine de combustibles fossiles.
Quels impacts sur le marché ?
Les prix du pétrole ont chuté après la publication de la lettre de M. Biden, et le West Texas Intermediate, la référence américaine, a récemment baissé de plus de 1 % à 117,71 dollars.
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Les actions d’Exxon, de Chevron et des raffineurs étaient toutes en légère baisse dans les échanges de prémarchés.
L’administration a également déclaré que les entreprises privilégiaient les rendements financiers au détriment des Américains.
