Elon Musk s’est emporté ce mercredi 18 mai sur Twitter, pour se plaindre du fait que Tesla a été exclu
d’un indice boursier qui comprend des entreprises engagées en faveur de l’environnement,
de préoccupations sociales comme la diversité et de la gouvernance d’entreprise.
Tesla peut être considérée par beaucoup comme une révolution dans le passage à des
voitures plus propres, mais sa précocité sur le marché ne suffit pas à protéger sa cotation
dans l’un des indices environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) les plus suivis.
L’indice S&P 500 ESG a donc supprimé Tesla TSLA d’Elon Musk, comme l’a révélé cette
semaine son rééquilibrage annuel.
En réponse, et ce n’est pas pour nous surprendre, Musk a déclaré : “ESG est une escroquerie
scandaleuse !” en faisant référence à l’acronyme qui représente ces facteurs. “Il a été
instrumentalisé par de faux guerriers de la justice sociale”.
La société Berkshire Hathaway BRK.B de Warren Buffett a reçu également une réprimande
similaire.
Quelles sont alors les raisons de cette décision ?
Selon Margaret Dorn, directrice principale et responsable des indices ESG, Amérique du
Nord, chez S&P Dow Jones Indices “Alors que Tesla joue peut-être son rôle en retirant les
voitures à essence de la circulation, elle a pris du retard par rapport à ses pairs lorsqu’elle
est examinée à travers une approche ESG plus large”.
Pour commencer, le score ESG du constructeur de voitures électriques a chuté dans les 25 %
inférieurs de ses pairs de l’industrie, a déclaré Dorn, ce qui le rend inéligible. Cette baisse
s’explique en partie par ses scores liés aux “codes de conduite des affaires”, sa “gestion”
d’une enquête fédérale sur la sécurité après que “plusieurs décès et blessures ont été liés à
ses véhicules à pilotage automatique”, et les allégations de “discrimination raciale et de
mauvaises conditions de travail à l’usine Tesla de Fremont.”
La plupart des grandes entreprises déclarent à leurs clients et à leurs actionnaires qu’elles
s’efforcent de réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre dans les années et les
décennies à venir, contribuant ainsi à ralentir le réchauffement climatique. Mais la vitesse
des progrès varie. Selon le groupe d’investissement As You Sow, beaucoup d’entre elles
achètent encore la permission de polluer par le biais de compensations de carbone plutôt
que de changer leur mode d’approvisionnement en énergie.
D’autres, y compris Tesla, pionnier en matière d’environnement, ont reçu de mauvaises
notes pour ne pas avoir partagé publiquement leurs données sur les émissions.
La société Berkshire Hathaway BRK.B de Warren Buffett a reçu une réprimande similaire
pour n’avoir pas rendu compte de ses émissions, alors qu’elle investit à la fois dans les
énergies traditionnelles, l’énergie solaire et d’autres énergies vertes tournées vers l’avenir.
Elle aussi a été retirée de la liste S&P ESG.
Mais l’indice a également maintenu une position qui lui permet de suivre de près, au moins
en termes de poids sectoriel, l’indice plus large S&P 500 SPX. S&P affirme pouvoir
poursuivre cet alignement tout en améliorant le profil de durabilité global de l’indice.
Cela signifie qu’elle inclut le géant pétrolier ExxonMobil XOM, dans le mix ESG, un facteur
que Musk a également déploré.
Pour S&P, cette inclusion permet de maintenir une représentation du secteur de l’énergie conforme aux objectifs généraux. Les groupes de défense de l’environnement s’opposent généralement à cette inclusion, mais d’autres observateurs du secteur de l’énergie affirment que la transition vers des options plus propres dans les entreprises énergétiques traditionnelles bien établies sera plus efficace étant donné leur taille et leurs investissements dans des pratiques telles que la capture du
carbone.
JPMorgan Chase & Co. JPM, fait également partie des valeurs ESG de cet indice. Il s’agit du
plus grand prêteur à l’industrie des combustibles fossiles, tout en affirmant qu’il a réduit ses
investissements dans les industries les plus “sales” et qu’il nettoie les émissions produites par son entreprise. Pourtant, ses prêts, qui ont augmenté en faveur des intérêts pétroliers
et gaziers, lui ont valu une réprimande des groupes environnementaux.
Comment l’ESG affecte-t-elle le prix des actions ?
Les résultats montrent que la volatilité du prix des actions des entreprises ayant une bonne
performance ESG est inférieure à celle des entreprises ayant une mauvaise performance.
Ensuite, le COVID-19 exacerbe la volatilité des prix des actions des entreprises, mais
l’augmentation de la volatilité des prix des actions des entreprises ayant de bonnes
performances ESG est faible.
Exemple pour Costco Wholesale Corp (éliminé par l’indice S&P 500 ESG)
Après l’annonce qui a eu lieu mardi, le prix de l’action de Costco a chuté et est passé sous le
prix moyen mercredi, qui était de 429.61$.
Si Costco était en baisse hier, ce serait lié aux craintes d’inflation pesant sur les actions du
secteur de la distribution mais on peut aussi penser que son élimination de l’indice S&P 500
ESG n’a pas été en faveur de ce grand groupe américain.
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